C’est beau ! crie Ondine à Walter.
Les paroles d’Ondine se perdent dans le vent qui leur fouette le visage.
– Parle plus fort, hurle Walter.
Ondine lui fait signe de se rapprocher d’elle.
– J’ai dit : c’est beau !
– C’est beau, mais ça fait un de ces vacarmes ! crie Walter.
Bien à l’abri sur une grosse pierre plate, ils regardent tous les deux couler l’énorme chute qui tombe en cascades, émerveillés par la puissance de l’eau.
– C’est la voix de l’eau, dit Ondine.
– La quoi ? crie Walter.
– Ah, grogne Ondine, viens par là, on ne s’entend vraiment pas.
Un peu plus loin, le long du ruisseau qui longe le chemin, le bruit de la chute s’estompe.
– Je parlais de la voix de l’eau, dit Ondine. La chute nous casse les oreilles, mais écoute le ruisseau.
Walter tend l’oreille.
– Il… on dirait qu’il rit.
– Ou qu’il chante, dit Ondine. Tu sais qu’il y a beaucoup de chanteurs qui se sont inspirés de l’eau ?
– C’est vrai ! Tu te souviens quand papa écoutait toujours 8 secondes des Cowboys Fringants ? Walter prend un air sévère et
se met à chanter : « Pendant qu’les rivières coulent à flot, certains font de l’argent comme de l’eau… »
Ondine l’interrompt :
– Oui, je m’en rappelle ! Mais moi, c’est quand grand-maman me chante L’eau vive. Ondine ferme les yeux et se met à chantonner : « Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive… »
– Grand-maman dit toujours que la musique de Guy Béart est comme des gouttes d’eau qui tombent sur un instrument de musique…
– Oups ! s’exclame tout à coup Ondine en ouvrant les yeux. Parlant de musique, j’ai un cours de flute dans quinze minutes !