– Un bateau, ça flotte, dit Ondine, concentrée.
– Et un avion, ça vole, répond Walter, en imitant l’allure sérieuse d’Ondine.
– Et si les bateaux ne flottaient pas, si les avions ne volaient pas, on resterait tous chacun sur notre continent. Les Asiatiques en Asie, les Africains en Afrique, les Américains en Amérique…
– … du Sud et du Nord, précise Walter.
– Et tous ceux qui habitent des iles ! fait Ondine. Les Japonais, les Hawaïens, les Néo-Zélandais…
– On ne pourrait même pas traverser entre Québec et Lévis, ni même entre Montréal et Longueuil ! s’exclame Walter. Il faudrait le faire à la nage.
– Qu’est-ce que tu racontes ? Il y a des ponts entre ces villes-là, rétorque Ondine.
– Oui, mais avant, il n’y en avait pas. Il n’y avait que l’hiver où l’on pouvait traverser sans bateau, précise Walter.
– Comment ça, l’hiver ?
– Mais oui ! La surface du fleuve était gelée, ajoute Walter. On traversait sur un pont de glace !
– Tu sais, l’eau n’a pas besoin d’être gelée pour être forte, renchérit Ondine. Ça supporte les bateaux les plus gros.
– Et en même temps, on ne peut pas la retenir entre nos doigts.
– Savais-tu que le plus gros bateau du monde peut transporter 16 000 conteneurs ? Un conteneur, c’est à peu près aussi gros qu’un autobus !
– En tout cas, précise Walter, une chose est certaine, ça ne pourrait pas entrer dans un avion !
– Heureusement qu’il y a les bateaux…
– … et de l’eau pour qu’ils flottent !