L’eau est une ressource vitale qui joue un rôle central dans notre vie quotidienne. Cependant, sa qualité est continuellement menacée par diverses formes de pollution et des infrastructures vieillissantes. Protéger nos lacs et rivières, qui sont les principales sources d’eau potable, est une responsabilité collective. Comprendre les enjeux et les causes de cette dégradation est essentiel pour agir efficacement et garantir un avenir durable à cette ressource précieuse.
Qui n’a pas entendu dans les médias une municipalité demander à ses concitoyens de faire bouillir leur eau avant de la consommer à un moment ou à un autre? Ce type de problème est la plupart du temps occasionné par une intrusion de contaminants dans une partie du réseau d’aqueduc de distribution de l’eau potable. La durée de l’avis d’ébullition est généralement temporaire et dure le temps que la cause de la contamination soit identifiée et corrigée.
On regroupe généralement les polluants de l’eau sous trois grandes catégories:
- Les polluants biologiques
- Les polluants chimiques
- Les polluants physiques
Les sources de pollution peuvent être de nature ponctuelle, ce qui signifie qu’elles proviennent d’un lieu géographique précis. Par exemple, un déversement d’eaux usées dans un lac impactera directement cette zone spécifique. En revanche, certaines sources de pollution sont diffuses, affectant de vastes territoires et rendant leur origine difficile à identifier. C’est notamment le cas des contaminants transportés dans l’atmosphère sur de longues distances avant de retomber au sol sous forme de précipitations.
Référence : ALLOPROF-LA CONTAMINATION DE L’EAU
Comme la source principale de notre eau potable provient de l’eau de surface nous devons faire face à la détérioration de la qualité de nos lacs et rivières. Il devient nécessaire de:
- Traiter les eaux de surface avant leur distribution aux citoyens;
- Adresser le problème à la source.
Ainsi avant de pouvoir consommer l’eau, il faut d’abord s’assurer que l’eau est potable, puis l’acheminer au robinet de chaque consommateur.
Facteurs aggravants influençant la qualité de nos lacs et cours d’eau
Les trois phénomènes principaux qui causent la détérioration de nos lacs et cours d’eau sont :
- L’eutrophisation;
- Les cyanobactéries;
- Les eaux usées.
L’Eutrophisation;
L’eutrophisation est le phénomène par lequel des nutriments s’accumulent dans un milieu. Il s’agit d’un phénomène naturel s’échelonnant sur des milliers d’années; il devient problématique lorsqu’il se produit trop rapidement. Il est donc important de distinguer l’eutrophisation naturelle s’échelonnant sur des milliers d’années et l’eutrophisation anthropique se produisant en quelques décennies.
Le problème de l’eutrophisation anthropique (c’est-à-dire due aux hommes) se produit lorsque des quantités excessives de nutriments, tels que l’azote et le phosphore, sont introduites dans un lac en grande quantité et très rapidement. Généralement, c’est dû aux activités humaines telles que l’agriculture, la déforestation, l’utilisation de fosses septiques et d’engrais pour pelouses.
Le réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL est un programme du ministère de l’Environnement qui permet d’impliquer les riverains de lacs dans l’acquisition de connaissances sur la qualité de l’eau. Plus de 800 lacs sont membres actifs du RSVL.
Le RSVL nous apprend que :
- L’information recueillie est disponible pour 765 lacs actuellement;
- 204 plans d’eau sont considérés comme préoccupants;
- 10 plans d’eau sont au pire stade de vieillissement (hyper-eutrophe);
- 19 plans d’eau sont à l’avant dernier stade de vieillissement (eutrophe).
Cyanobactéries
Les cyanobactéries, aussi connues sous le nom d’algues bleu-vert, représentent une autre menace sérieuse pour les lacs du Québec. Elles sont particulièrement actives quand il y a présence de nutriments en excès, c’est-à-dire quand un lac est au stade eutrophe ou hyper-eutrophe.
Lorsque ces micro-organismes prolifèrent trop rapidement et atteignent des niveaux élevés, ils peuvent produire des toxines potentiellement dangereuses pour la santé humaine et animale. La baignade et d’autres activités aquatiques ne peuvent plus être pratiquées dans ces plans d’eau.
Pour les cyanobactéries, on constate les faits suivants :
- 61 signalements de la présence de cyanobactéries en 2020;
- 265 signalements de la présence de cyanobactéries en 2021;
Il s’agit d’une hausse de 334 % en seulement 2 ans.
Eaux usées
Le problème des eaux usées est un autre facteur de détérioration des lacs au Québec. Les infrastructures de gestion des eaux usées vieillissantes et inadéquates peuvent entraîner des déversements non traités de matières fécales et de produits chimiques dans les lacs, ce qui contribue à la pollution de l’eau.
D’autre part, les propriétaires ayant des installations septiques sur leur terrain ont le devoir de veiller à l’entretien de celles-ci et au respect des normes environnementales. Il existe, entre autres, des options de système de traitement écoresponsable des eaux usées de plus en plus répandues.
Réf. : BNQ-VALIDATION DES TECHNOLOGIES DE TRAITEMENT
Pour plus de détails et la définition des termes scientifiques utilisés pour qualifier la qualité de l’eau des lacs, consultez le lien ci-dessous.
Réf. : FONDATION DE GASPÉ BEAUBIEN – ÉTAT DES LACS DU QUÉBEC EXPLIQUÉ
Il est aussi possible de consulter la carte interactive de la qualité des lacs et rivières du Québec. Consultez le lien ci-dessous.
Réf. : JOURNAL DE MONTRÉAL – CARTE INTERACTIVE DE LA QUALITÉ DES LACS ET RIVIÈRES
Les déversements d’eaux usées non traitées
En 2021 et en 2022 il y a eu progression des déversements d’eaux usées sans traitement dans les cours d’eau au Québec. Selon les données fournies par le Conseil des bassins versant des Mille-Îles (COBAMIL), 100% de l’eau des rivières qui se déverse dans la rivière des Mille-Îles, après une grosse pluie, est considérée comme de très mauvaise qualité ! Voici les résultats qui ont fait l’objet d’un article dans le Devoir le 27 octobre 2023. Cet article fait référence au palmarès des déversements d’eaux usées au Québec.
- Le déversement d’eaux usées non traitées dans les lacs et rivières du Québec est un des pires fléaux polluant ainsi nos cours d’eau. Il se produit principalement en temps de pluie lorsque les réseaux d’égout ne peuvent plus absorber la surcharge des pluies;
- Le nombre de ce type de déversements est passé 36 391 à 57 263 entre 2021 et 2022 seulement.
Ref. : Le Devoir – déversements d’eaux usées non traitées 2021 VS 2022
Ref.: FONDATION RIVIÈRES – PALMARÈS DES DÉVERSEMENTS D’EAUX USÉES – QUÉBEC
Les problèmes de pollution de l’eau, qu’ils soient liés à l’eutrophisation, aux cyanobactéries ou aux eaux usées, exigent une attention continue et des mesures concrètes. Préserver notre eau, c’est garantir notre avenir. C’est dans cette optique que le C.I.EAU organise des initiatives comme Bye Bye Caca, une activité qui éveille les jeunes, dès leur plus jeune âge, à l’importance de l’eau et aux gestes simples du quotidien, tels qu’une utilisation responsable de la toilette.
Votre soutien est essentiel pour permettre au C.I.EAU de poursuivre sa mission et de développer des initiatives novatrices pour préserver notre JOY’eau. Donnez généreusement afin de contribuer à la sauvegarde de cette ressource indispensable à la vie.
