Par Benoit Chevrier, Chargé de projet en vulgarisation scientifique, C.I.EAU
Il est maintenant possible d’explorer l’espace obscur et froid qui contient plusieurs molécules comme l’eau, source de curiosité majeure. Nous avons rencontré Marie-Eve Naud, coordonnatrice scientifique à l’éducation et au rayonnement pour l’institut Trottier de recherche en exoplanète (iREx) afin d’en savoir plus sur la présence de l’eau dans l’Univers.
L’eau omniprésente dans l’Univers
Mme Naud nous rappelle l’importance de l’eau dans le champ d’étude des exoplanètes. La scientifique, détentrice d’un doctorat en astrophysique de l’Université de Montréal et d’une maitrise en astrophysique de la même institution, nous explique comment est effectuée l’étude des autres systèmes planétaires.
Nous sommes aux balbutiements de la recherche sur les exoplanètes, comme le mentionne Mme Naud : « Nous découvrons un Univers méconnu. Mais une chose est certaine, l’eau est présente dans l’Univers ».
Des découvertes d’ici qui rayonnent partout ailleurs
La scientifique fait remarquer, avec un brin de fierté, que bon nombre de Québécoises et Québécois contribuent à l’avancement de l’étude sur les planètes hors de notre Système solaire. Des exemples ? Christian Marois, René Doyon et David Lafrenière, qui ont contribué en 2008 à la découverte de trois exoplanètes autour de HR 8799, une étoile à 129 années-lumière, ou encore Björn Benneke, qui a participé à la récente détection de dioxyde de carbone dans l’atmosphère d’une exoplanète.
Les scientifiques du Québec ont aussi récemment annoncé la découverte d’une planète qui pourrait être recouverte d’eau. Cette observation est rapportée par M. Charles Cadieux, astrophysicien étudiant au doctorat de l’Université de Montréal. Sa découverte soulève ainsi un nouveau questionnement quant à la composition des planètes. Comme le mentionne Mme Naud, la Terre, bien qu’elle soit couverte à 70% d’eau, est essentiellement une boule de roches et de métaux : l’eau constitue une fraction négligeable de son volume.
Une planète océan?
Par des recherches effectuées grâce à des télescopes et des instruments très performants, les scientifiques étudient le passage d’une planète devant son étoile. Les données recueillies permettent d’étudier différents aspects, comme la taille de la planète et l’étendue et la composition de son atmosphère. Une autre manière d’étudier les planètes est de s’intéresser à l’effet gravitationnel qu’une planète a sur son étoile, ce qui donne une idée de sa masse. C’est grâce à ces deux types d’observations que les experts québécois ont pu conclure qu’une portion non négligeable de la planète appelée TOI-1452 b pourrait être composée d’eau, ou d’autres substance avec une densité similaire. Cette planète est située dans la constellation du Dragon, à 100 années-lumière de nous.
Une recherche tournée vers l’avenir
Madame Naud nous faisait remarquer qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour mieux connaître les exoplanètes.
La recherche qui se fait au Québec dans le domaine est en pleine effervescence. Il est certain que la présence de l’eau est intéressante parce que sur Terre, l’eau est intimement liée à la vie. Est-ce que ça pourrait être la même chose sur les autres planètes? On ne le sait pas encore!
Voilà la beauté de l’astronomie et des sciences en général. Lorsque l’on écoute Mme Naud en parler, on entend cette passion que suscite les mystères de notre Univers. Tout est à découvrir!