Cachées aux yeux du public, les réserves du C.I.EAU conservent certains trésors du patrimoine industriel sur l’eau du grand Montréal.
Qu’est-ce qu’un indicateur de perte de charge ?
Pièce probablement unique et jamais présentée au grand public, cet indicateur de perte de charge est un objet remarquable. Installé dans l’usine de Saint-Anne-De-Bellevue dès 1911, il est témoin d’un des premiers procédés utilisés dans les usines de production d’eau potable.
En effet, dès le début du siècle, la filtration permet de rendre l’eau plus saine qu’elle ne l’était. Le passage de l’eau dans un filtre en sable permet d’éliminer une grande quantité de sédiments et de déchets organiques. Aujourd’hui, la filtration est toujours utilisée dans les usines de production d’eau potable, mais avec des moyens plus efficaces !
Quelle est l’utilité de l’indicateur de perte de charge ?
Or, à l’époque comme aujourd’hui, il est nécessaire d’identifier le moment où le filtre est sale afin de savoir quand le laver. Pour ce faire, on mesure la pression de l’eau à la sortie des filtres. Si la pression est trop faible, c’est que l’eau est ralentie par les sédiments coincés dans le sable. Alors, il est nécessaire de nettoyer le filtre afin de le rendre plus efficace.
En 1911 à Saint-Anne-De-Bellevue, on installe cet objet pour mesurer la pression de l’eau après la filtration. Il s’agit donc d’un manomètre; c’est-à-dire un appareil qui mesure la pression. Ce qui le rend si particulier, outre son ancienneté, c’est que l’on peut établir son utilisation précise dans l’usine. Cet indicateur de perte de charge indiquait aux travailleurs de la première usine d’eau potable de la région de Montréal le moment où il était nécessaire de nettoyer les filtres. Nous pouvons être reconnaissants des premiers travailleurs de l’eau qui ont utilisé cet outil en le conservant précieusement.